L’interview « Paye ta Ville » avec Degree

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Il a fait le trajet depuis Nantes pour monter sur la scène des iNOUïS du Printemps de  Bourges… et se prêter au jeu du « Paye ta Ville » : Degree nous parle de l’art dans sa ville, de Brooklyn, Woodkid, Londres et d’arbre scénique…

T’habites où ? J’habite dans la banlieue nantaise.

T’y habites depuis combien de temps ? Depuis que je suis né, 19 ans du coup.

Ton premier souvenir marquant dans la ville où tu habites ? Les premières expos que je faisais, avec mon frère. Ca m’a vraiment marqué. C’était un premier aperçu de l’univers artistique et de la puissance que peuvent avoir des graphismes ou de la musique.

Est-ce que tu trouves que ta ville a changé ? Elle a évolué, dans le bon sens comme dans le mauvais, y’a de tout. Je crois en tous cas que j’aime de plus en plus cette ville : son architecture, ses lieux, ses gens… Il y a aussi beaucoup de happenings et d’événements, tous géniaux. C’est aussi une ville électro et d’art dotée de nombreuses galeries.

Où est-ce que tu vas pour te poser, être seul ? À la Cantine, un bar estival éphémère. Quand il est ouvert, tout le monde y va. C’est tranquille et à côté de la Loire.

La ville où t’aimerais habiter ? J’adorerais habiter à Londres, surtout pour sa culture musicale, son niveau d’ouverture d’esprit, de style… La pluie ne me repousse pas.

Comment s’appellerait ta ville imaginaire et à quoi est-ce qu’elle ressemblerait ? Elle s’appellerait « Alternatov », pour son aspect alternatif. Il y aurait beaucoup d’art, de musique, de danse aussi, et de l’expérimental. L’architecture aurait des formes abstraites et il y aurait beaucoup de nature.

Ta ville idéale ? Une ville qui laisse beaucoup de place à la verdure, pour pouvoir respirer. On pourrait entendre le bruit des oiseaux. C’est aussi une ville qui bouge, dans laquelle il y a plein d’événements, où on peut faire plein de choses. On ne s’y ennuie pas. Une ville assez ouverte d’esprit dans ses fréquentations, dans les gens qu’on rencontre. Une ville où on se sent à l’aise en fait, avec plein de petits coins où on peut se reposer.

Ta ville cauchemar ? Une ville avec plein de buildings, que du faux. Enfin « que du faux », ça veut dire que tout est retravaillé, rien n’est laissé comme tel. Le pire c’est la fausse verdure, les imitations y’a rien de pire. Les villes très commerciales où tout le monde est en costard, où les gens prennent pas le temps parce que y’a que du business.

Ce qui t’énerve en ville ? La circulation, le trafic. C’est agaçant.

Une musique sur la ville ? J’ai envie de dire Bye Bye Macadam, de Rone. Dans ses sonorités en fait je trouve que ça se mêle bien à l’univers d’une ville.

Les bruits de la ville qui t’ont influencé dans tes productions ? Tout ce qui est bruits percussifs, dans les chantiers, les aménagements : des bruits secs, métalliques. J’adore travailler sur des samples comme ça. C’est des sons que je retrouve dans tout ce qui m’entoure, quand je me promène ; le bruit de la foule m’inspire aussi : écouter les gens passer, parler.

Ta ville rêvée pour jouer un concert ? Le 17 mai, je joue à Paris. Clairement, c’est déjà un accomplissement d’y arriver ! Sinon la ville dans laquelle je rêverais de jouer, c’est Brooklyn. J’ai très longtemps écouté la musique Brooklyn de Woodkid, qu’il a fait juste en guitare/voix si je me souviens bien…

Ton endroit rêvé pour assister à un concert ? J’ai envie de dire Paris. Il y a des salles géniales, qui sont pas spécialement grandes. Je comprends pas vraiment l’engouement autour des stades, je préfère une petite salle bien agencée, où il peut vraiment y avoir un partage entre le public et l’artiste. C’est quelque chose qui est bien présent à Paris.

Si tu devais remplacer un monument d’une ville de ton choix par quelque chose d’autre ce serait lequel ? Par quoi ? Je suis pas hyper fan de la grue jaune de Nantes. C’est une grue qu’on vénère pourtant… Si on pouvait la remplacer par un espace concerts ouvert où plusieurs scènes se superposeraient, comme une sorte d’arbre scénique, ce serait génial. Comme ça, plusieurs groupes pourraient venir jouer librement. C’est quelque chose qui se fait peu, plusieurs scènes regroupées dans un endroit.


Propos recueillis par Marie Piedeloup

Photo de couverture : Fiona Forte

Interview réalisée au Printemps de Bourges 2018