Portrait | Un couple au fin fond du RER E

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Rencontre dans le RER E avec Antoine et Caroline, un couple de Marseillais en direction de Saint-Lazare.

Il est 11 heures du matin cela fait 8 minutes que j’attends le RER E à la station de Pantin. Il arrive et j’entre. Je me mets à chercher des personnes que je pourrais interviewer, mais dans mon wagon l’atmosphère semble triste, aucun sourire sur les lèvres des passagers…jusqu’à ce que je croise au fin fond du train un couple qui ne cesse de s’embrasser plein de sourire aux lèvres. Je m’approche « Bonjour Monsieur je me présente je m’appelle Yaya… Et je voulais vous interviewer sur votre ressenti sur le RER E ». Le couple hoche la tête, l’homme en premier « oui bien sûr » et la dame ensuite. « Avec plaisir », dit-elle avec un gros sourire.

Antoine et Caroline ont tous les deux 28 ans, sont mariés depuis deux ans et vivent à Marseille. Antoine est brin, grand de taille et très souriant. Caroline est brune et petite de taille aussi. Le couple semble de bonne humeur.

Caroline a passé toute son enfance à Paris, elle a eu un Bac Scientifique et a étudié à la faculté de médecine de Diderot. Elle est aujourd’hui médecin. Elle prend rarement le RER E vu qu’elle habite maintenant à Marseille mais affirme « aimer les nouveaux trains ». Lorsqu’elle vient à Paris, elle le prend juste pour aller voir ses parents à Saint-Lazare. « J’aime pas prendre le RER E le matin et le soir vers 17h car il y a trop de monde, je préfère le prendre vers 15h ou tard la nuit ». D’ailleurs, elle a déjà assisté à une bagarre entre « des malfaiteurs » et des agents de la SNCF. Elle ne souhaite toutefois pas en dire davantage.

Antoine, lui, a grandi à Marseille. Il y a passé toute son enfance. Il a obtenu un Bac Économique et  Social et est aujourd’hui professeur de sport au collège. Vivant à Marseille, il prend rarement le RER E sauf lorsqu’il vient à Paris pour rendre visite aux parents de Caroline. Lui aussi apprécie les nouveaux trains, mais il n’a en revanche jamais assisté à une violence ou autre. Au moins, la ligne E fait bonne impression aux touristes !

Et puis je les ai laissés. Ils ont repris leur activité, s’embrasser. On sentait l’amour fort qui les liait, bien plus que le temps d’un trajet.


Illustration de couverture : Afroboyiv

Portrait réalisé dans le cadre du programme Le Bruit de Ma Ville