Elie (Booba) & Abdoulaye (Oxmo Puccino) : braqueurs et poètes | Partie III

Depuis l’un de leur seul titre en commun, « Pucc Fiction » en 1997 avec l’écurie Time Bomb, Booba et Oxmo ont assumé leurs choix artistiques dans des directions totalement différentes : l’importation de l’Amérique sous stéroïdes pour l’un, l’appropriation et le détournement de l’héritage culturel classique bleu-blanc-rouge pour l’autre.Souvent à contre-courant, voire à l’avant-garde d’un rap français trop mimétique, ils sont devenus des personnages atypiques et cohérents, qui s’assument entièrement en près de vingt ans de carrière. À la manière d’un polar, on s’est permis de vous conter leurs trajectoires croisées dans une saga où deux poètes gangsters, Elie et Abdoulaye, prennent d’assaut la musique française.


Partie III : Marquer les esprits OKLM, c’est pas difficile

 
Mon royaume pour un retweet

Avant le troisième millénaire, les rappeurs se mesuraient les uns aux autres en comptant leurs bagnoles, leurs putes ou leurs chemises en soie. Aujourd’hui, ils comptent leurs fans. En effet les réseaux sociaux ont envahi l’espace, transformant les billets verts en pouces verts. Les “plus un” s’additionnent inexorablement car seuls, ils ne valent rien. Leur force de frappe est dans leur nombre, leur fonction est de fédérer. L’influence d’un artiste s’égrène donc de nos jours en une marée abyssale de chiffres : les likes et les retweets sont les témoins d’un contrat passé entre les internautes et la personnalité. Ce like est polysémique : de “Yes we can” au bijoutier de Nice, du ricanement à l’engagement profond et sincère, il change de sens. Mais quel qu’il soit, les quatre millions de fans Facebook de Booba se sont tous engagés à être avertis du prochain clip, de la prochaine interview ou de la prochaine pub Ünkut. L’art, la promotion, et le business se mêlent dans un discours confus où chacun vend son bout de gras.

 

Lire la suite sur OneYard.com

 
yard-big-logo