Tunis | Gultrah Sound System

Gultrah

Gultrah, en arabe, ça signifie « dis-le ». Gultrah c’est aussi un groupe qui nous a mis une vraie claque. On a eu la chance de les suivre en répétition et d’interviewer Halim, le leader. Rapide présentation du groupe qui nous a le plus impressionnés tout au long de notre séjour.

Accoudés au bar de l’Univers (troquet du centre de Tunis dont on a déjà évoqué le nom ici), nous avons rencontré Halim pour la première fois dans un endroit où échanger quelques mots, et surtout les entendre, relevaient presque de l’exploit ; mais c’est avec une hospitalité réelle qu’il nous a tout de suite proposé d’assister à une répétition de son groupe.

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Le très entraînant « Goulouli » :

Gultrah est construit autour d’une bande de potes ayant grandi ensemble. Ils commencent par des jams interminables dans un garage à Benarous, au sud de Tunis, se séparent ensuite, avant de se rassembler autour du projet Soul Bowl Vibrations. Puis, ils enregistrent et publient sur Youtube quatre morceaux sous le nom de Gultrah Sound System.

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Reformé il y a deux mois à la suite du retour de Halim de Belgique, le groupe répète maintenant presque tous les jours et n’interprète que des compositions originales dans un style oscillant entre la chanson à textes, le rap et le reggae. En effet, le formation inhabituelle n’autorise pas à définir réellement ce que nous avons entendu puisqu’il y avait, ce jour-là, trois guitaristes, dont Halim, musicien autodidacte qui chante aussi, deux rappeurs, un bassiste, un violoniste, et trois percussionnistes. C’est compliqué de ranger Gultrah Sound System dans une case, Halim, lui, préfère parler de « musique chaude », d’influences africaines. Entre le violon – trop rare dans les groupes de reggae –, les percussions, et la voix de fumeur de Halim, leur musique est un joyeux melting-pot aux textes imagés et revendicatifs. Pour le peuple, mais pas d’engagement politique partisan, à la manière du Mezzoued, style musical contestataire traditionnel tunisien d’origine populaire.

Le morceau « Dada 3isha » :

En plus des quatre déjà disponibles, de nouveaux morceaux vont bientôt faire leur apparition sur le net. Comme on l’expliquait dans la publication précédente, ici, peu d’artistes raisonnent en termes d’albums, et Gultrah ne fait pas figure d’exception. Ils attendent encore les finitions de leurs dernières créations pour les publier, petit à petit, sur internet.

« 3ich tchouf » :

Après une première rencontre et une répétition musicalement riche, nous avons croisé plusieurs fois Halim, tant au Plug (le bar de La Marsa, déjà évoqué lui aussi ici) qu’à l’Univers pour finir par le voir en concert, pour le grand retour de Gultrah sur la scène tunisienne. Cette fois, c’était au Plug et, l’endroit étant assez petit, en formation réduite (deux guitaristes, un percussioniste et un violoniste). Au fur et à mesure que le concert se déroulait, la foule se mettait à communier avec le groupe jusqu’à une explosion de joie dans laquelle tout le monde se mit à chanter et à danser sans sembler pouvoir s’arrêter et au-delà des présents, c’était toute la jeunesse du pays que nous voyions tenter d’oublier ses problèmes quotidiens et les tensions politiques.

« Lambs », à écouter avec les images :